« Sale
P*** ! »
Fut
l’interjection finale d’une adoptante à mon égard.
Je
suis, parfois, témoin de scènes d’adoptants battant leur chien sans jamais
intervenir. Mais cela me pèse sur le cœur. Alors cette fois, j’ai demandé à la
jeune femme pourquoi elle avait frappé son chien avec la trique qu’elle tenait
en main (courte, rêche qui doit lui faire bien mal au flanc). Sa réponse sur un
ton plus qu’agressif fut « De quoi vous mêlez-vous ? ». Éduquer
son chien sans le frapper, par exemple ! « Je fais ce que je veux…. Allez-vous
en où ça va mal finir. » etc.
Je
suis repartie avec cette violence.
Pourquoi
ces personnes battent-elles leur chien ? Rien n’est évident. Tire-t-il
trop ? Pourtant la laisse est déjà archi-courte. Une autre femme a simplement
dit « Il m’énerve ». Mais qu’avait-il fait ? Je n’avais pas vu
de comportement bizarre et même son chien l’a regardée d’un air interloqué :
« Qu’ai-je fait pour que tu me battes ? »
Il
est quasiment impossible de faire entendre à ces adoptants qu’éduquer ne passe
pas par la violence. Il est « normal » de frapper son chien. Comme il
est « normal » pour certaines personnes de frapper son conjoint ou ses
enfants, avec les dégâts que l’on connaît.
Un
chien n’est pas un souffre-douleur.
Un
chien n’est pas un esclave.
Un
chien n’est pas un défouloir émotionnel.
Le
chien est l’animal le mieux disposé envers l’homme, le plus serviable, le plus
compréhensif. Il est l’animal qui nous renvoie le plus d’émotions de façon
évidente et donc, avec lequel il est si facile d’avoir des échanges.
Le frapper
le perturbe. Il ne comprend pas ces variations émotionnelles : je t’aime
et pourtant je te frappe.
La
plupart des adoptants frappeurs se défoulent sur leur chien. Ils passent leur
mal-être, leur violence intérieure, leurs insatisfactions.
Éduquer
un chien passe par des explications, parfois par des ordres et des récompenses,
mais jamais par des frappes. Seules les explications fonctionnent : Pour
exemple : « Quand tu tires sur la laisse dans la rue, je suis
inquiète car tu peux m’emmener sur la chaussée où roulent les voitures. Je te
demande d’être calme dans la rue.»
Expliquez,
prévenez sont les maîtres mots de l’éducation d’un animal de compagnie. Et pitié, cessez de le battre.