Un
groupe de chercheurs spécialistes du monde animal ont reconnu en 2017
l’existence de la conscience et de la méta-conscience chez l’animal. Il s’agit
en réalité d’une conscience de soi et des autres bien plus profonde qu’on
aurait pu l’imaginer.
L’intelligence des chats a été démontrée
sur de nombreux plans. Des éthologues ont récemment démontré qu’ils détiennent
toutes les capacités nécessaires à leur survie. Ils savent s’orienter et
repérer des lieux précis. Les chats sélectionnent leurs proies. Ils attrapent
papillons, libellules et petits insectes inoffensifs mais ignorent généralement
les abeilles, les guêpes et autres insectes à venin. Ils savent également
tricher, notamment lorsqu’il s’agit de se mettre à l’abri de prédateurs :
combien de chats n’ont-ils pas semer des chiens à leurs trousses ou des humains
curieux de connaître la cachette des chatons ? Ils ont une excellente
mémoire des lieux et des individus sur le long terme. Ils sont ainsi dotés
d’une intelligence propre à assurer leur survie en toute circonstance. C’est
sans compter l’intelligence de soi et des autres qu’ont les chats
Des années d’écoute animalière m’ont permis
de rencontrer des chats de toute sorte, sauvages ou vivant exclusivement en
intérieur, sages ou surexcités, peu éveillés ou très intelligents. Mais dans
tous les cas, les chats savent qu’ils communiquent. Ils sont conscients des
pensées qu’ils transmettent et du contenu global de l’échange. En fin de
communication, tous émettent une pensée de remerciement pour l’intérêt qui leur
a été porté. Kikiane me disait « Je
suis touchée par ton écoute. Apprendre qu’on s’intéresse à ce que je veux me
fait considérer les humains sous un autre angle ».
Ils
sont conscients d’eux-mêmes, de leur comportement et de leurs choix.
Lorsque je les écoute, ils expriment leurs
ressentis et leurs besoins. Chacun exprime au moins une émotion et un besoin.
Côté besoins, ils cherchent à assouvir autant leurs besoins primaires
(sécurité, liberté, stabilité) que leurs besoins secondaires (relations
sociales). La satisfaction de ces besoins est un indéniable moteur d’action et
de choix. Les chats écoutés ont motivé leurs comportements. En effet, ils
choisissent l’attitude dont l’impact permettra de répondre à leurs attentes.
Voici quelques exemples : Dans la rue, un chat m’a hurlé dessus tout crocs
dehors : « ouvre la porte » ;
Mimie m’a dit : « je suis
partie pour « réfléchir » : soit je continue dans ce
foyer soit j’abandonne la partie » ; Tsukii est partie pour
manifester sa désapprobation : « deux chattes suffisent à la maison, on n’a pas besoin de ce mâle » ;
Miaho griffe parce qu’elle « a
besoin de jouer » ; Hisis est soudainement devenue agressive à
l’arrivée temporaire d’une autre chatte parce que trop c’est trop : « Je suis très en colère. J’ai besoin qu’on
respecte ma place. Ici c’est chez moi. Je ne veux pas qu’elle reste ici. J’en
ai assez (de ces nouveaux chats). ».
En aucun cas, ils n’agissent mécaniquement
ou sur des coups de tête. Ils savent ce qu’ils veulent (à l’exception de
certaines chattes au tempérament particulièrement indécis !) et sont
conscients de leurs choix. Ils espèrent que leur attitude fera comprendre à
leur adoptant l’insatisfaction qu’ils ressentent. Bien souvent la compréhension
bloque côté humain. Alors Ils sont heureux d’être écoutés mais ils sont surtout
impatients que leurs propos soient transmis à la bonne personne.
Leur satisfaction n’est totale que s’il y a
transmission du message. Car après une écoute, certains choisissent de modifier
leur comportement. Byzance disait : « Je te remercie de ces
temps d’écoute qui m’ont fait penser autrement ». Concrètement, cela
se traduit par une cessation des comportements indésirables et par des
relations plus apaisées avec leurs partenaires chats, chiens ou humains.
La
conscience de leur interlocuteur
Certains ressentent très fortement
l’énergie des individus en direct mais aussi à distance. Tous les adoptants ont
une anecdote à propos de l’un qui l’attend sur le perron ou de l’autre qui file
se cacher avant l’arrivée d’un humain qu’il n’apprécie pas. Les chats sentent la
venue d’un individu – humain ou animal – et savent se prémunir de celui qui ne
leur veut pas du bien.
Il m’arrive d’écouter à plusieurs reprises
un même animal. Les chats me reconnaissent d’une communication à l’autre. En
une phrase « Enfin, voilà si
longtemps que tu n’es pas venue m’écouter. », Maïa-Râ démontre qu’il
reconnaît qui l’écoute. Les éventuelles méfiances manifestées lors du premier
échange disparaissent lors des communications suivantes. Cela est surtout vrai
lorsque l’intervalle de temps est court. Lorsque plus d’une année s’écoule
entre deux échanges, les salutations varient selon la mémoire de l’animal.
Certains acceptent mon contact immédiatement alors que, pour d’autres, il m’est
nécessaire de me présenter à nouveau. Les animaux sont ainsi capables de garder
en mémoire et de reconnaître les caractéristiques de ma présence subtile.
Plusieurs anecdotes m’amènent à penser
qu’ils savent également associer ma personnalité subtile à ma personnalité de
chair et d’os. Ayant parfois pour « patients » les chats de mon
voisinage et de mes amis, je suis ensuite confrontée à des comportements totalement
inhabituels de leur part à mon égard : ceux du voisinage s’introduisent
dans mon domicile jusqu’à ce qu’ils obtiennent une écoute puis cessent le
manège. Quant à ceux de mes amis à qui je rends visite, ils vont jusqu’à uriner
sur moi alors qu’ils ne se comportent jamais de la sorte. Je considère ces
« gesticulations » comme des demandes d’écoute et m’exécute alors.
Ainsi,
les chats ont conscience d’eux-mêmes comme des individus qu’ils croisent. Ils
ont conscience de leur comportement et de ses conséquences. Ils sont conscients
des pensées qu’ils transmettent. Ils savent que je les ai entendues, tout
autant que leur adoptant en prendra connaissance. Ils me reconnaissent sur la
durée, à distance et en présence. Suffisamment pour regarder d’un autre œil nos
amis de tous poils.
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